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Cinq questions et réponses pour comprendre l’anxiété chez les tout-petits, les rassurer, et les aider à surmonter leurs craintes.
Oui, dès la naissance, le bébé peut ressentir de l’anxiété. Il quitte un environnement chaud, enveloppant et sécurisant, où il est porté, pour se retrouver tout à coup « dans le vide ». C’est la mémoire sensorielle de cette expérience qui se réveille chaque fois que le nourrisson, l’enfant et même l’adulte se trouvent face à l’inconnu. Une certaine angoisse est donc inhérente à notre condition humaine, dès notre venue au monde. Au fond, c’est la peur d’être abandonné.
Le nourrisson s’exprime avec des cris et des pleurs. Chez le bambin, en plus des pleurs et des cris, cela peut se manifester par des cauchemars, de l’insomnie, de l’agitation, des crises, ou encore par des comportements de régression. L’enfant qui est autonome exige subitement plus de présence, plus d’attention. Il veut constamment qu’on le prenne, qu’on l’accompagne partout… Je dirais qu’un ou plusieurs changements dans le comportement de l’enfant sont un bon indicateur, un signe.
Plusieurs facteurs peuvent y contribuer. Supposons que l’enfant fait face à une situation qu’il pense ne pas pouvoir maîtriser, exactement comme Dafné dans l’histoire. Il peut s’agir d’une foule de choses, qui semblent souvent anodines aux adultes : une activité nouvelle comme le vélo ou la natation ; un environnement différent où l’enfant n’a pas de repères ; un nouveau venu dans son entourage… Bref, tout ce qui demande à l’enfant de sortir de son univers familier, ou de ce que l’on appelle sa zone de confort.
Le bambin peut aussi ressentir ce qui se passe autour de lui et y réagir. Par exemple, le décès d’un grand-parent, d’un animal de compagnie ou d’une simple connaissance peut susciter la peur de la mort de ses parents et, par conséquent, éveiller la peur du vide dont nous parlions plus tôt.
Un déménagement, la naissance d’un frère ou d’une sœur, la séparation des parents, l’entrée à la garderie ou à l’école… Tout changement a le potentiel d’éveiller, à divers degrés, la peur humaine fondamentale d’être abandonné.
Il faut d’abord être à l’écoute de sa détresse, la reconnaître et aider l’enfant à mettre des mots sur ce qui l’inquiète. Il faut aussi pouvoir regarder nos propres craintes face à la situation ou à son éventualité. Il est possible qu’on se rende compte que nous sommes en train de projeter nos peurs sur l’enfant. Si c’est le cas, il est important d’en parler avec quelqu’un en qui l’on a confiance et qui peut nous aider à prendre du recul. Que nos peurs soient liées ou non à de mauvaises expériences, si on vit mal une situation ou que l’on appréhende une séparation avec l’enfant, notre propre angoisse nous empêchera de le rassurer. L’enfant va le sentir.
Pour rassurer l’enfant, on peut le prendre dans nos bras et lui parler. Selon les situations, il est bon d’être présent pour l’enfant et d’avoir une attitude constante, stable. Il faut ensuite aider l’enfant à faire face à la situation de façon très progressive. Pour toute situation qui implique une séparation, il est préférable de donner le temps au petit de se familiariser graduellement avec les lieux et les gens. On peut procéder de la même manière pour un apprentissage d’habiletés où l’enfant se sent inquiet. C’est-à-dire qu’il faut l’aider à découvrir l’activité à son rythme ; l’accompagner et le soutenir pour qu’il puisse franchir et maîtriser chaque étape en acquérant peu à peu un sentiment de sécurité. Comme Dafné qui se familiarise avec la piscine en commençant tout doucement par les orteils et qui, petit à petit, se laisse prendre au jeu pour finalement se mouiller complètement.
Il est important de souligner les accomplissements de l’enfant et surtout de lui demander s’il est fier ou content de lui. Cependant, il est bon de le faire simplement. Mettre trop d’emphase risque d’engendrer de l’anxiété de performance.